Diplômé ingénieur plasturgiste de l’Ensais en 2001[i], passionné par l’innovation, Thomas Eltzer est aujourd’hui responsable de la propriété industrielle du groupe Sidel. Il raconte la manière dont sa thèse en conception inventive menée à l’école l’a construit.
C’est une tête de mort qui lui a donné envie d’étudier la plasturgie à l’INSA Strasbourg ! Ce crâne réalisé à l’école, reproduit sur la plaquette de présentation de la formation, représentait toutes les possibilités de cette science. La voie de recherche se présente à lui lors d’une présentation du cursus DEA-thèse à l’école. « Ça a tout de suite résonné en moi, la recherche pour sa beauté intellectuelle… » En 2000, il suit son DEA de mécanique parallèlement à sa 5e année d’ingénieur, il est alors l’un des premiers à inaugurer ce parcours. Son projet de recherche technologique (PRT) et son projet de fin d’études (PFE) se déroulent au laboratoire de sciences des matériaux. Il étudie les effets des réglages des machines sur les propriétés macromoléculaires des matières plastiques. « Je me suis amusé » sourit-il.
Autonomie, initiative, ténacité, engagement et passion
Il réalise sa thèse au laboratoire de conception inventive de l’INSA Strasbourg (ex-LPRS, ex-LGeCo, maintenant intégré au laboratoire Icube), sous la direction de Philippe Lutz, co-encadrée par Denis Cavallucci. « J’ai toujours été fasciné par la création, l’innovation, la créativité, les nouveaux produits. Créer correspond à ma personnalité ». Sa thèse consiste à définir un modèle de représentation des problèmes complexes et une méthode pour les résoudre, dans le prolongement de la méthode TRIZ.
Ces années de thèse l’ont construit : elles l’ont amené à faire preuve d’autonomie, d’initiative, de ténacité, de responsabilité personnelle, d’engagement et de passion dans le travail. Autant de savoir-être qu’il mobilise au quotidien. « Aujourd’hui, je n’utilise presque aucune des connaissances scientifiques acquises en thèse, mais c’est plus profond, elle structure pour toute la vie. Et ces savoir-être sont davantage valorisables en entreprise » dit-il. Il ressent une grande fierté d’avoir accompli ce travail de longue haleine.
« Le joyeux monde de la propriété industrielle »
Il hésitait entre la recherche académique et le privé. Un échec à la qualification d’enseignant-chercheur a décidé pour lui. Un mal pour un bien, car il est aujourd’hui pleinement épanoui dans le privé. Après deux ans comme consultant en conception inventive dans un cabinet parisien, il postule comme ingénieur brevet dans un cabinet de propriété intellectuelle strasbourgeois, intermédiaire entre les offices des brevets et les personnes qui souhaitent en déposer. « C’était fascinant d’être confronté au quotidien à de nouvelles solutions, produits ou inventions. C’est ainsi que je suis rentré dans le joyeux monde de la propriété intellectuelle » raconte-t-il.
En 2010, il suit une formation complémentaire au Ceipi (centre d’études internationales de la propriété intellectuelle) de Strasbourg pour obtenir les agréments et évoluer. En 2013 se présente à lui un nouveau challenge : mettre en place le service de propriété intellectuelle de Gebo Cermex à Reichstett. « Trois années extraordinaires » à ses yeux. « Je retrouvais l’autonomie que j’avais en thèse, je devais faire preuve d’entrepreneuriat. J’ai jubilé ». Il est aujourd’hui responsable de la propriété industrielle pour le groupe Sidel, dont Gebo Cermex est une filiale. Il manage l’équipe de 10 personnes.
« Je re-signerais à 200% pour la thèse que j’ai faite. Elle a été un tremplin » dit-il. Son conseil aux étudiants se résume en trois mots : ambition, conviction, ténacité. Suivre son instinct, être volontaire dans le travail et garder le bon sens paysan !
Stéphanie Robert
Crédit photo : Thomas Eltzer (photo droits réservés)
[i] Qui devient INSA Strasbourg en 2003