Stéphanie Fleck, du laboratoire interuniversitaire des sciences de l'éducation et de la communication (LISEC), soutient son Habilitation à diriger des recherches (HDR) le mardi 2 juillet, à 9h en amphithéâtre Vinci à l'INSA Strasbourg. Son mémoire a pour titre Rendre tangible l’intangible : émergence de nouveaux possibles pour soutenir l’expérience d’apprentissage ? Recherches par le design d’Interactions Humain-Machines hybrides en Éducation et Formation.
Le jury est composé de :
- M. J. M. Christian Bastien (professeur à l’Université de Lorraine)
- Mme Caroline Ladage (professeure à Aix-Marseille Université)
- Mme Laurence Nigay (professeure à l’Université Grenoble-Alpes)
- Mme Françoise Poyet (professeure à l’Université Lyon 1)
- M. Eric Sanchez (professeur à l’Université de Genève)
- M. Stéphane Simonian (professeur à l’Université Lyon 2)
Résumé
Les possibilités pour les apprenants de vivre leurs propres expériences sont souvent limitées dans les salles de classe. En effet, dans de nombreux cas, les phénomènes et/ou concepts à découvrir, les compétences à développer, restent implicites et imperceptibles aux yeux/sens de l’apprenant. En d’autres termes, de nombreux objets d’apprentissage restent intangibles, limitant les possibilités d’interaction et, par conséquent, l’accumulation d’expérience nécessaire à leur acquisition. Les technologies numériques sont souvent utilisées pour surmonter ces obstacles. Cependant, l’utilisation pédagogique des technologies numériques pour l’apprentissage est souvent limitée par ce que les technologies existantes en classe permettent. Ces dernières laissant les objets d’apprentissage impalpables derrière l’écran.
Le travail qui fait l’objet de cette HDR invite à aller de l’avant en examinant comment les technologies numériques peuvent être adaptées à la pédagogie, plutôt que l’inverse.
Pour cela, les sciences de l’éducation et de la formation s’emparent ici de questions de recherche liées aux interactions humain-machine (IHM). Ce projet réinterprète la nature physique, interactive et pédagogique des espaces et artefacts d’apprentissage, avec l’ambition que l’interaction humain-machine puisse imbriquer les réalités matérielles et sociales, conceptuelles et expérientielles. Ancré dans une épistémologie pragmatiste et énactiviste, il explore les possibilités de changement interactionnel offertes par les technologies numériques de réalité hybride (e.g., la réalité mixte, les interactions physiologiques, les interfaces utilisateur tangibles, etc.) pour rendre tangible ce qui ne l’est pas et étendre les possibilités de découvrir le monde. Mon travail investigue ainsi de nouvelles formes d’hybridations, alternatives aux modèles classiques fondés sur l’hybridation distance/présence. Il repose la question sans cesse soulevée de savoir si ce type de technologies numériques, hybridant les mondes physique et numérique, pourrait soutenir le « pouvoir d’apprendre ».
Ce projet invoquant des technologies émergentes en contexte d’apprentissage place la recherche face à la nécessité d’engager une approche par le design, métissée et humaniste, considérant l’acte de design technologique comme un acte pédagogique.
Ce travail explore le design d’expériences d’apprentissage soutenues par des interactions humain-machine d’un nouveau genre en classe. Il soulève irrémédiablement d’innombrables contraintes, transformées ici en opportunités de recherches participatives. Il requestionne les méthodes et les collectifs de design, l’évolution des formes scolaires, et donne une place aux expériences et aux ressentis des apprenants et enseignants. Il croise et imbrique ainsi les perspectives en écho avec le pluriel des sciences de l’éducation et de la formation, avec pour ambition d’étendre les opportunités de pouvoir avoir et pouvoir vivre des expériences en classe.
Les recherches développées au LISEC s’attachent à élucider les conditions micro-sociales et macro-sociales susceptibles d’améliorer la qualité des apprentissages dans les différentes institutions de formation initiale et continue.