Le 20 novembre, le hall de l’INSA Strasbourg s’est transformé en véritable vitrine des recherches menées dans ses laboratoires. Quinze doctorant·es, en deuxieme et troisième année, ont présenté leurs travaux sous forme de posters, offrant un aperçu concret des questions scientifiques et technologiques explorées aujourd’hui à l’INSA. Au-delà de la diversité des sujets, un constat s’impose : chaque projet répond à des enjeux réels, industriels, sociétaux ou environnementaux. Voici un aperçu de quelques-uns des sujets et posters présentés.
Les lauréates 2025
Premier prix – Maya Pivert (Équipe RDH)
Fast, real-time 3D mapping tool for tracking the evolution of pollutants in a smoke plume
Son travail, à la croisée entre robotique, environnement et sécurité civile, vise à permettre aux autorités d’obtenir rapidement une carte 3D d’un nuage de fumée, lors d’un incendie industriel, chimique ou nucléaire.
Les pompiers opèrent souvent à l’aveugle lorsqu’un panache dense limite la visibilité — ce qui complique les évacuations ciblées.
Maya et son équipe développent un drone hybride : décollage vertical comme un quadricoptère, mais trajectoires rapides « en pétales » comme un avion. Cette stratégie, validée via simulations et vols expérimentaux, est désormais étendue à la 3D pour un futur drone VTOL (Vertical Take-Off and Landing).
Objectif : reconstruire les panaches de fumée en temps réel et comparer la méthode aux stratégies actuelles (Lace, Trinity), afin d’améliorer la gestion de crise.

Deuxième prix – Maha Boutahray (Équipe AMUP)
Distanciation physique & Résilience sociale
La pandémie de Covid-19 a profondément transformé la manière dont nous percevons l’espace public. Restrictions sanitaires, accès inégal aux espaces ouverts, nouvelles pratiques sociales… autant d’enjeux que Maha analyse à travers le cas de la ville de Fès. Sa thèse s’intéresse à une question centrale :
comment les espaces publics, en tant que véritables infrastructures sociales, contribuent-ils à la résilience urbaine en temps de crise ?
Une réflexion essentielle alors que les villes cherchent à se préparer face aux futures perturbations sanitaires, climatiques ou sociales.

Troisième prix – Dexin Liu (Équipe GCE)
From binder local rupture tests to asphalt concrete abrasion and scratching tests modelling with DEM
Dexin modélise le comportement de l’enrobé (asphalte) à l’échelle microscopique pour mieux comprendre son usure réelle : abrasion, fissuration, rupture. Cette approche par méthode des éléments discrets (DEM) pourrait améliorer la durée de vie des infrastructures routières.
Au-delà des projets primés, la journée a révélé la diversité et la vitalité de la recherche à l’INSA Strasbourg, avec des travaux couvrant un large éventail de thématiques :
Un endomicroscope révolutionnaire pour détecter et traiter les tumeurs
Stefan développe un endomicroscope à fibre multicœur doté d’une microlentille haute courbure permettant d’obtenir un champ de vision élargi, et même de guider un faisceau laser pour traiter la tumeur détectée.
Ce dispositif, encore impossible avec les caméras actuelles trop limitées, ouvre la voie à la chirurgie théranostique (diagnostic + traitement) en temps réel.
Un brevet est en cours de dépôt.
Souder les polymères pour l’industrie de demain
Contrairement aux métaux, dont les procédés de soudage sont bien maîtrisés, les polymères — pourtant de plus en plus utilisés dans l’aéronautique, l’automobile ou le médical — restent complexes à assembler.
Mame explore plusieurs technologies (laser, ultrasons, friction stir welding, simulation haute fréquence) pour mieux comprendre la physique derrière la soudure des plastiques, avec des méthodes expérimentales et numériques combinées.

Intelligence artificielle et transition énergétique
Les travaux de Connor visent à aider les décideurs à identifier rapidement les technologies émergentes dans les énergies renouvelables. Connor entraîne des modèles IA (transformers) avec très peu de données pour détecter automatiquement des “champs technologiques” et des “nouveaux produits” dans des textes hétérogènes. Cette approche de NER (Named Entity Recognition) ouvre la voie à une veille technologique plus rapide et moins coûteuse.
Les autres posters présentés témoignent également de la richesse des thématiques explorées par les doctorants, de la variété des outils utilisés (simulation numérique, intelligence artificielle, analyses expérimentales, enquêtes de terrain…), et plus largement de la vitalité de la recherche à l’INSA : Gestion thermique et récupération de chaleur dans les échangeurs deux-phases, modélisation urbaine 4D du confort extérieur, suivi d’infrastructures par nuages de points et modèles BIM, identification minéralogique après calcination de boues papetières, soudage des polymères par laser ou ultrasons, prédiction des paramètres de soudage par intelligence artificielle, ou encore classification automatique des technologies émergentes dans les énergies renouvelables, etc
Une édition qui illustre pleinement la richesse des approches scientifiques développées dans les laboratoires de l’école et le dynamisme des doctorant·es qui en sont les moteurs.

