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Jeudi 19 juin, l’INSA Strasbourg, le laboratoire ICube et le service d’incendie et de secours du Bas-Rhin (SIS 67) se sont réunis, lors d’une conférence de presse organisée par le SIS67 autour de la thématique des risques d’incendie liés aux batteries lithium-ion.

L’INSA Strasbourg, le laboratoire ICube et le service d’incendie et de secours du Bas-Rhin (SIS 67) se sont réunis lors d’une conférence de presse organisée par le SIS 67, consacrée aux risques d’incendie liés aux batteries lithium-ion. Pendant environ trente minutes, le Contrôleur Général René Cellier, directeur du SIS 67, le Lieutenant-colonel Patrice Petit, chef de la sous-direction prévention, prévision et opérations, Romuald Boné, directeur de l’INSA Strasbourg, Tedjani Mesbahi, maître de conférences HdR et coordinateur de l’équipe de recherche en génie électrique à l’INSA Strasbourg, ainsi que Pierre Renaud, directeur adjoint du laboratoire ICube, ont pris la parole. Ils ont présenté à la presse les enjeux croissants associés à l’utilisation des batteries lithium-ion, en détaillant les risques spécifiques d’incendie qu’elles posent, ainsi que l’état des recherches menées conjointement par l’INSA Strasbourg et ICube pour mieux comprendre et anticiper ces phénomènes.

Un partenariat de longue date

Depuis plus de cinq ans, l’INSA Strasbourg et le SIS67 collaborent étroitement autour des problématiques liées au risque d’incendie provoqué par les batteries au lithium. Leur partenariat s’étend également au développement de capteurs embarqués sur des drones dédiés à la surveillance des feux. Ces dispositifs permettent notamment de mesurer et de transmettre en temps réel des données sur les fumées, afin d’optimiser les interventions des sapeurs-pompiers. De nombreux étudiant·es de l’INSA ont ainsi pu réaliser leur projet de fin d’études (PFE) ou leur projet de recherche technologique (PRT) au sein du SIS67.

L’idée de la conférence de presse s’ancre dans cette collaboration et tient pour point de départ la recrudescence des incendies provoqués par les batteries au lithium alimentant trottinette, smartphone etc.

La conférence s’est articulée autour de 3 axes :

  • le fonctionnement d’une batterie lithium,
  • l’état de la recherche à ce sujet,
  • les conseils de prévention.

Après une séance de questions réponses, les journalistes ont été conviés à la seconde partie de la conférence où les doctorants de l’INSA Strasbourg ont pu présenter leur recherche ainsi des batteries sous différents états de détérioration.

Comprendre le risque pour mieux le prévenir

Les démonstrations des doctorants ont mis en lumière l’enjeu central des recherches menées au laboratoire ICube avec l’INSA Strasbourg : une batterie lithium-ion devient un danger lorsque l’équilibre entre l’énergie stockée, les matériaux internes et l’environnement d’usage est rompu. Surcharge, choc, vieillissement ou mauvaise dissipation thermique peuvent déclencher des dégradations internes invisibles, jusqu’à provoquer un emballement thermique — montée brutale en température, libération de gaz inflammables, inflammation possible des cellules voisines.

Les cellules sont soumises à diverses contraintes – surchauffe localisée, surcharge, perforation, vieillissement accéléré – tandis que sont mesurés en temps réel la température, la tension, la pression et les émissions gazeuses.

Ces données expérimentales alimentent des modèles multiphysiques sophistiqués, permettant d’identifier des seuils critiques et de repérer des signaux précurseurs d’incident potentiels sur le terrain : variations de tension, gradients thermiques, ou encore gonflements de la cellule.

Un axe fort de ces travaux consiste à développer des solutions de surveillance embarquée : capteurs miniaturisés et algorithmes capables de détecter les dérives et de déclencher une mise en sécurité automatique, comme l’isolement d’un module ou la limitation de charge. L’objectif est donc de faire de la batterie un système actif de sûreté, au service des usagers comme des secours.

Vers des batteries plus sûres et plus durables

Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large : fiabiliser les batteries actuelles tout en préparant les technologies de demain. C’est pourquoi les chercheurs s’intéressent à des pistes alternatives comme les batteries sodium-ion ou à électrolyte solide, jugées plus stables et moins dépendantes des matériaux critiques.

Pour soutenir ces objectifs, les chercheurs du laboratoire ICube, en collaboration avec plusieurs partenaires industriels et académiques, tant au niveau national qu’européen, s’engagent dans des projets de recherche structurants tels que les programmes ANR ou Horizon Europe.

C’est dans cet esprit que s’inscrit le projet européen ENERGETIC, coordonné par l’INSA Strasbourg et financé par l’Union européenne. Il réunit 16 partenaires industriels et académiques autour d’un objectif commun : concevoir des batteries de nouvelle génération, plus performantes, plus durables, et intrinsèquement plus sûres — en intégrant dès leur conception les critères de sécurité, de cycle de vie et d’impact environnemental.

À travers cette articulation entre travaux de terrain, validation expérimentale et innovation technologique, le laboratoire ICube et l’INSA Strasbourg illustre comment la recherche peut répondre à des enjeux de sécurité concrets, avec un impact direct sur les pratiques des services d’incendie et de secours.

 

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