02
février
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par Stéphanie Robert 

Ingénieur diplômé en Albanie, son pays de naissance, Andrea Themeli étudie et développe des produits bitumeux chez Total. Ingénieur de recherche, il doit son poste à la thèse en génie civil qu’il a réalisée à l’INSA Strasbourg, sur l’asphaltite, un bitume d’origine naturel.

Après son diplôme en génie civil à Tirana en 2006, Andrea Themeli a exercé pendant 5 ans comme ingénieur conception et dimensionnement pour Albégis, une filiale du groupe Egis, grande entreprise française dans les infrastructures de transport. Il était chargé de dimensionner les ouvrages d’art, chaussées et structures en béton armé. Parallèlement, il donnait des cours à l’université. Il est venu en France en 2010 pour se spécialiser en géotechnique avec un master à Nancy. C’est là qu’il rencontre et travaille avec Cyrille Chazallon, professeur des universités à l’INSA Strasbourg, en réalisant son stage de master sous sa direction, dans l’équipe génie civil d’ICube.

L’asphaltite, un bitume d’origine naturelle

Suite à leur très bonne collaboration, Cyrille Chazallon lui propose un sujet de thèse, en rapport avec son pays d’origine : l’étude de l’asphaltite. Un bitume d’origine naturelle, extrait de mines albanaises. C’est un matériau rare (il existe 2 à 3 gisements dans le monde), aux propriétés prometteuses, notamment sa dureté. Il pourrait être utilisé comme durcisseur des bitumes pétroliers pour répondre à différentes utilisations en génie civil.

 

Sa thèse, financée par une bourse Cifre[1], a consisté à caractériser ce matériau peu connu (composition physico-chimique, comportement mécanique…), étudier les bitumes modifiés avec cette asphaltite, ainsi que leurs enrobés (mélange de bitume et granulats qui forme nos chaussées). Encadré par Cyrille Chazallon, il menait ses recherches au laboratoire spécialisé de l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) à Nantes. Sa thèse a permis de mieux connaître et de comprendre ce matériau, et de montrer qu’il empêche le vieillissement des bitumes. Une entreprise française exploite cette ressource dans la mine albanaise.

Quatre publications pour une thèse

Cyrille Chazallon dit d’Andrea : « Il a réalisé une très importante quantité de travail d’un point de vue expérimental, analytique et numérique. Sa grande faculté d’adaptation, sa curiosité et son esprit d’entreprendre lui ont permis de mener à bien, brillamment, cette recherche ». Andrea est comme ça : il est excellent. Il est habitué aux 17-18 (diplôme d’ingénieur, master) et aux Très bien (doctorat). Pendant sa thèse, il a publié quatre articles dans des revues scientifiques, ce qui est assez exceptionnel. « C’est un plaisir de bien faire son travail » dit-il. Et comme si ça ne suffisait pas, il parle cinq langues (albanais, français, anglais, grec, italien) !

Routes photovoltaïques

Après sa thèse, Andrea a poursuivi un an en post-doc à l’Ifsttar, sur un thème d’avenir : les chaussées photovoltaïques. « Les routes du futur seront intelligentes et produiront de l’énergie. Ce n’est pas futuriste, ça commence à devenir une réalité : un constructeur commercialise un revêtement photovoltaïque » indique dit-il.

« J’ai beaucoup aimé la thèse, elle m’a permis de me former dans ce domaine des produits bitumeux, mais aussi en chimie et en physico-chimie. J’ai étendu et approfondi mes compétences ». Elle lui a permis d’accéder au poste d’ingénieur de recherche qu’il occupe depuis un an chez Total. Il mobilise toutes les compétences et connaissances acquises en thèse, puisqu’il s’agit du même domaine scientifique et de la même activité : chercher.

[1] Conventions industrielles de formation par la recherche 

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