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septembre
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En thèse, je me suis vraiment régalé

Johann Lamaury, 29 ans, ingénieur mécatronicien diplômé de l’INSA Strasbourg en 2010, est aujourd’hui ingénieur de recherche et développement chez Symétrie, une société qui conçoit et développe des robots dits parallèles pour l’aérospatiale, la défense, le naval ou l’automobile. Le jeune homme est dithyrambique concernant son expérience de la thèse.

Par Stéphanie Robert

Il a découvert le monde de la recherche alors qu’il préparait son diplôme d’ingénieur et, en parallèle, le master recherche IRIV (imagerie, robotique, ingénierie pour le vivant). Son PFE dans un laboratoire de robotique chirurgicale de l’Université de Houston l’a emballé. « J’ai adoré l’ambiance de la recherche. Il faut continuellement se dépasser, trouver des choses qui n’existent pas. Les sujets sont en général de très haut niveau. C’est beaucoup plus intéressant que le métier d’ingénieur de développement à mon sens. Recherches dans la littérature, conception, prototypage, essais, industrialisation, rédaction, la pluralité des tâches m’a attiré. Sans compter les conférences qui mobilisent l’expression orale, les voyages dans le monde entier pour les congrès. La vie de chercheur est vraiment trépidante » dit-il.

Robots parallèles à câbles…

Diplômé en 2010, il poursuit en thèse au LIRMM (laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier). Son sujet portait sur la commande des robots parallèles à câbles. Un type de robot bien particulier, pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres dans les trois dimensions. L’objet peut être déplacé au moyen de 8 câbles, toujours tendus entre les 4 colonnes. Légers, précis et capables de porter des charges 10 fois plus lourdes que les robots industriels classiques, ils sont prometteurs pour la logistique, le BTP, l’aéronautique ou la construction navale. Le petit nom de ce robot : Cogiro (conception of giant robot). C’est lors d’une démonstration que son employeur actuel l’a remarqué et recruté. « J’ai été vraiment emballé par le poste qui me donnait l’occasion d’appliquer mes connaissances acquises en thèse, de les transférer dans le privé ».

… ou hexapodes

Son entreprise, Symétrie, conçoit, fabrique et livre des robots parallèles de type hexapode, donc à 6 pieds actionnés disposés en parallèle. Robustes et très précis, ils peuvent déplacer des objets au micromètre près. La PME nîmoise exporte ses robots 100% made in France dans le monde entier pour les industries de pointe et la recherche. On en retrouve dans les télescopes, les satellites ou les accélérateurs de particules. Johann s’occupe de la partie commande : modélisation, simulation, tests, installation sur site et formation des utilisateurs.

« Un docteur peut vraiment être armé pour un poste dans le privé »

Concernant sa thèse, il raconte : « Je me suis vraiment régalé. Elle m’a énormément apporté : j’ai développé mon autonomie, mon relationnel, ma créativité. J’ai appris à synthétiser, vulgariser, rechercher les informations, trouver les algorithmes, assurer la veille technologique. Rien n’est comme la thèse, elle forme bien à la recherche. Mais il faut être fait pour ça, être autonome. J’ai été très bien encadré, mon directeur de thèse était très compétent, très présent. Mais ce n’est pas toujours le cas, on peut être livré à soi-même. Il faut être très motivé par son sujet ». Il est la preuve qu’elle offre des débouchés dans le privé, mais il regrette qu’en France les doctorants n’aient pas une aussi bonne image que dans les autres pays au sein des entreprises. « Il est parfois plus compliqué de se faire embaucher comme docteur ingénieur que comme ingénieur. Il faut savoir se vendre, mettre en avant ses compétences pour faire valoir ses trois ans de thèse comme expérience professionnelle. Un docteur peut vraiment être armé pour un poste dans le privé. C’est certain. La thèse apporte des qualités qu’un ingénieur ne peut pas avoir acquises pendant sa formation».

Crédit photo : Johann Lamaury

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